Monday, March 30, 2015

Grady v. North Carolina, Docket 14-593


Fourth Amendment: search and seizures: GPS tracking device: after serving his sentence for the (…) crime, G. was ordered to appear in New Hanover County Superior Court for a hearing to determine whether he should be subjected to satellite-based monitoring (SBM) as a recidivist sex offender. See N. C. Gen. Stat. Ann. §§14–208.40(a)(1), 14–208.40B (2013). G. argued  that the monitoring program—under which he would be forced to wear tracking devices at all times—would violate his Fourth Amendment right to be free from unreasonable searches and seizures.
In  United States v. Jones, 565 U. S. ___ (2012)  this Court held that police officers had engaged in a “search” within the meaning of the Fourth Amendment when they installed and monitored a Global Positioning System (GPS) track­ing device on a suspect’s car. We stressed the importance of the fact that the Government had “physically occupied private property for the purpose of obtaining information.” Id., at ___ (slip op., at 4). Under such circumstances, it was not necessary to inquire about the target’s expectation of privacy in his vehicle’s movements in order to determine if a Fourth Amendment search had occurred. “Where, as here, the Government obtains information by physically intruding on a constitutionally protected area, such a search has undoubtedly occurred.” Id., at ___, n. 3 (slip op., at 6, n. 3).
We reaffirmed this principle in Florida v. Jardines, 569 U. S. ___, ___–___ (2013) (slip op., at 3–4), where we held that having a drug-sniffing dog nose around a suspect’s front porch was a search, because police had “gathered . . .information by physically entering and occupying the curtilage of the house to engage in conduct not explicitly or implicitly permitted by the homeowner.” See also id., at ___ (slip op., at 9) (a search occurs “when the government gains evidence by physically intruding on constitutionally protected areas”). In light of these decisions, it follows that a State also conducts a search when it attaches a device to a person’s body, without consent, for the purpose of tracking that individual’s movements.
In concluding otherwise, the North Carolina Court of Appeals apparently placed decisive weight on the fact that the State’s monitoring program is civil in nature. See Jones, ___ N. C. App., at ___, 750 S. E. 2d, at 886 (“the instant case . . . involves a civil SBM proceeding”). “It is well settled,” however, “that the Fourth Amendment’s protection extends beyond the sphere of criminal investi­gations,” Ontario v. Quon, 560 U. S. 746, 755 (2010), and the government’s purpose in collecting information does not control whether the method of collection constitutes a search. A building inspector who enters a home simply to ensure compliance with civil safety regulations has un­doubtedly conducted a search under the Fourth Amend­ment. See Camara v. Municipal Court of City and County of San Francisco, 387 U. S. 523, 534 (1967) (housing in­spections are “administrative searches” that must comply with the Fourth Amendment).
That (…), however, does not decide the ultimate question of the program’s constitutionality. The Fourth Amendment prohibits only unreasonable searches. The reasonableness of a search depends on the totality of the circumstances, including the nature and purpose of the search and the extent to which the search intrudes upon reasonable privacy expectations. See, e.g., Samson v. California, 547 U. S. 843 (2006) (suspicionless search of parolee was reasonable); Vernonia School Dist. 47J v. Acton, 515 U. S. 646 (1995) (random drug testing of stu­dent athletes was reasonable). The North Carolina courts did not examine whether the State’s monitoring program is reasonable—when properly viewed as a search—and we will not do so in the first instance.
The petition for certiorari is granted, the judgment of the Supreme Court of North Carolina is vacated, and the case is remanded for further proceedings not inconsistent with this opinion.

(U.S.S.Ct., March 30, 2015, Grady v. North Carolina, Docket 14-593, Per Curiam).


La question à résoudre en l’espèce est celle de savoir si après libération, le port permanent et à vie par un récidiviste pénal d’un bracelet lié au système GPS porte ou non atteinte à son droit, déduit du Quatrième Amendement de la Constitution fédérale, de ne pas être exposé à une saisie et à une fouille « déraisonnables » de sa personne.
Dans sa décision United States v. Jones (2012), la présente Cour a jugé que les forces de police avaient pratiqué une « fouille » au sens du Quatrième Amendement lorsqu’elles avaient installé et utilisé un système GPS sur le véhicule d’un suspect. La Cour a mis en évidence l’importance du fait que le Gouvernement avait occupé physiquement une propriété privée dans le but d’obtenir des informations. En de telles circonstances, il n’était nullement nécessaire de déterminer le degré d’intimité attendu par la personne visée dans son véhicule en mouvement pour juger si une « fouille » selon le Quatrième Amendement s’était produite. En effet, quand le Gouvernement obtient des informations en empiétant physiquement sur un domaine constitutionnellement protégé, une telle « fouille » s’est produite, sans aucun doute.
La Cour a confirmé ce principe dans sa décision Florida v. Jardines (2013) : elle jugea qu’un chien policier, entraîné à la détection de narcotique, en activité autour du porche d’entrée de la demeure du suspect constituait une « fouille », parce que la police avait ainsi collecté des informations en entrant dans la cour de la maison et en l’occupant physiquement, s’engageant ainsi dans une conduite qui n’était ni explicitement ni implicitement permise par le propriétaire.
A la lumière de ces décisions, il découle qu’une autorité étatique conduit également une « fouille » lorsqu’elle attache un appareil sur le corps d’une personne, sans son consentement, dans le but de suivre les mouvements de cette personne.
En jugeant différemment, la Cour d’Appel de Caroline du Nord a apparemment placé une importance déterminante sur le fait que le programme de surveillance de type GPS était de nature civile. Il est cependant bien établi que la protection du Quatrième Amendement s’étend au-delà de la sphère des investigations pénales. Le but du Gouvernement qui sous-tend la récolte d’informations est irrelevant s’agissant de déterminer si la méthode de collecte d’informations constitue ou non une « fouille ». Ainsi, un inspecteur des bâtiments qui entre dans une habitation simplement pour s’assurer du respect des normes de sécurité civiles a sans aucun doute conduit une « fouille » au sens du Quatrième Amendement. Les inspections de bâtiments sont des « fouilles » administratives qui doivent respecter les exigences du Quatrième Amendement.
Les considérations qui précèdent ne suffisent pas encore à déterminer si le programme de surveillance GPS de la présente affaire est conforme on non à la Constitution fédérale. Le Quatrième Amendement n’interdit que les fouilles « déraisonnables ». La nature raisonnable ou non d’une « fouille » dépend de la totalité des circonstances, comprenant la nature et le but de la fouille, ainsi que l’importance avec laquelle la « fouille » empiète sur les attentes raisonnable d’une personne quant au respect de sa sphère privée. Par exemple, une fouille sans soupçon préalable d’une personne en probation a été jugée raisonnable. De même, un test effectué au hasard et visant à déterminer si un athlète, étudiant,  avait ingéré un produit interdit a été jugé raisonnable. Le Tribunal de Caroline du Nord n’a pas examiné si le programme de surveillance GPS de l’état était raisonnable, et la présente Cour n’entend pas effectuer cette tâche en première instance. Le jugement de la Cour Suprême de Caroline du Nord (dans cette affaire, le recourant avait déposé son mémoire aussi bien contre le jugement de la Cour d’appel de Caroline du Nord que contre celui de la Cour Suprême de Caroline du Nord, la Cour Suprême fédérale jugeant in casu que le recours avait été valablement interjeté contre ce dernier Tribunal) est annulé et la cause est renvoyée pour instruction complémentaire et nouveau jugement, conforme à la présente décision. 

Tuesday, March 24, 2015

B&B Hardware, Inc. v. Hargis Industries, Inc., Docket 13-352


Trademark: issue preclusion: registration and infringement: Lanham Act: an agency decision can ground issue preclusion. The Court’s cases establish that when Congress authorizes agencies to resolve disputes, “courts may take it as given that Congress has legislated with the expectation that issue preclusion will apply except when a statutory purpose to the contrary is evident.” Astoria Fed. Sav. & Loan Assn. v. Solimino, 501 U. S. 104, 108.

Neither the Lanham Act’s text nor its structure rebuts the “presumption” in favor of giving preclusive effect to TTAB (The Trademark Trial and Appeal Board)  decisions where the ordinary elements of issue preclusion are met. Astoria, 501 U. S., at 108. This case is unlike Astoria. There, where exhaust­ing the administrative process was a prerequisite to suit in court, giv­ing preclusive effect to the agency’s determination in that very ad­ministrative process could have rendered the judicial suit “strictly pro forma.” Id., at 111. By contrast, registration involves a separate proceeding to decide separate rights.

There is no categorical reason why registration decisions can never meet the ordinary elements of issue preclusion. That many registrations will not satisfy those ordinary elements does not mean that none will.

Contrary to the Eighth Circuit’s conclusion, the same likeli­hood-of-confusion standard applies to both registration and infringe­ment. The factors that the TTAB and the Eighth Circuit use to as­sess likelihood of confusion are not fundamentally different, and, more important, the operative language of each statute is essentially the same.
Hargis claims that the standards are different, noting that the reg­istration provision asks whether the marks “resemble” each other, 15 U. S. C. §1052(d), while the infringement provision is directed to­wards the “use in commerce” of the marks, §1114(1). That the TTAB and a district court do not always consider the same usages, however, does not mean that the TTAB applies a different standard to the us­ages it does consider. If a mark owner uses its mark in materially the same ways as the usages included in its registration application, then the TTAB is deciding the same likelihood-of-confusion issue as a district court in infringement litigation. For a similar reason, the Eighth Circuit erred in holding that issue preclusion could not apply because the TTAB relied too heavily on “appearance and sound.”

The fact that the TTAB and district courts use different pro­cedures suggests only that sometimes issue preclusion might be in­appropriate, not that it always is. Here, there is no categorical “rea­son to doubt the quality, extensiveness, or fairness,” Montana v. United States, 440 U. S. 147, 164, n. 11, of the agency’s procedures. In large part they are exactly the same as in federal court.

Trademark law has a long history, going back at least to Roman times. See Restatement (Third) of Unfair Compe­tition §9, Comment b (1993).
Though federal law does not create trademarks, see, e.g., Trade-Mark Cases, 100 U. S. 82, 92 (1879), Congress has long played a role in protecting them. In 1946, Con­gress enacted the Lanham Act, the current federal trade­mark scheme. As relevant here, the Lanham Act creates at least two adjudicative mechanisms to help protect marks. First, a trademark owner can register its mark with the PTO. Second, a mark owner can bring a suit for infringement in federal court.
Registration is significant. The Lanham Act confers “important legal rights and benefits” on trademark owners who register their marks. 3 McCarthy §19:3, at 19–21 see also id., §19:9, at 19–34 (listing seven of the “procedural and substantive legal advantages” of registration). Regis­tration, for instance, serves as “constructive notice of the registrant’s claim of ownership” of the mark. 15 U. S. C. §1072. It also is “prima facie evidence of the validity of the registered mark and of the registration of the mark, of the owner’s ownership of the mark, and of the owner’s exclusive right to use the registered mark in commerce on or in connection with the goods or services specified in the certificate.” §1057(b). And once a mark has been regis­tered for five years, it can become “incontestable.” §§1065, 1115(b).
If a trademark examiner believes that registration is warranted, the mark is published in the Official Gazette of the PTO. At that point, “any person who believes that he would be damaged by the registration” may “file an opposition.” Opposition proceedings occur before the TTAB (or panels thereof). The TTAB consists of administrative trademark judges and high-ranking PTO officials, including the Director of the PTO and the Commissioner of Trademarks. Opposition proceedings before the TTAB are in many ways “similar to a civil action in a federal district court.” TTAB Manual of Procedure §102.03 (2014) (hereinafter TTAB Manual), online at http://www.uspto.gov.
These proceedings, for instance, are largely governed by the Federal Rules of Civil Procedure and Evidence.
When a party opposes registration because it believes the mark proposed to be registered is too similar to its own, the TTAB evaluates likelihood of confusion by apply­ing some or all of the 13 factors set out in In re E. I. DuPont DeNemours & Co., 476 F. 2d 1357 (CCPA 1973). After the TTAB decides whether to register the mark, a party can seek review in the U. S. Court of Appeals for the Federal Circuit, or it can file a new action in district court. See 15 U. S. C. §1071. In district court, the parties can conduct additional discovery and the judge resolves regis­tration de novo.
The Lanham Act, of course, also creates a federal cause of action for trademark infringement. The owner of a mark, whether registered or not, can bring suit in federal court if another is using a mark that too closely resembles the plaintiff ’s. The court must decide whether the de­fendant’s use of a mark in commerce “is likely to cause confusion, or to cause mistake, or to deceive” with regards to the plaintiff ’s mark. See 15 U. S. C. §1114(1)(a) (regis­tered marks); §1125(a)(1)(A) (unregistered marks).

Books: 2 J. McCarthy, Trademarks and Unfair Competition (4th ed. 2014) ; 1 A. LaLonde, Gilson on Trademarks (2014) ; Restatement (Second) of Judgments for a statement of the ordinary elements of issue preclu­sion ; 18 C. Wright, A. Miller, & E. Cooper, Federal Practice & Proce­dure (2d ed. 2002)

(U.S.S.Ct., March 24, 2015, B&B Hardware, Inc. v. Hargis Industries, Inc., Docket 13-352, J. Alito).


Une décision administrative peut revêtir force de chose jugée. Selon la jurisprudence de la Cour Suprême fédérale, lorsque le Congrès attribue à l’administration la compétence de décider un litige, les Tribunaux peuvent considérer comme établi que le Congrès a légiféré dans l’idée de conférer force de chose jugée, sauf si le but de l’une des dispositions légales emporte de manière évidente une conclusion différente.
Ni le texte du Lanham Act ni sa structure ne renversent la présomption en faveur de l’attribution de la force de chose jugée aux décisions du Trademark Trial and Appeal Board (TTAB) lorsque les éléments ordinaires du principe de la force de chose jugée sont établis. La jurisprudence Astoria est à distinguer de la présente affaire. Astoria a jugé que lorsque l’épuisement des voies de recours administratives constitue un préalable à la saisine des Tribunaux, conférer force de chose jugée à la décision administrative ultime rendrait sans objet tout recours à un Tribunal. Par contraste, l’enregistrement d’une marque commerciale implique une procédure séparée portant sur des droits séparés.
Il n’existe pas de raison catégorique qui imposerait de nier dans chaque cas la réalisation des éléments ordinaires de la force de chose jugée s’agissant de décisions portant sur l’enregistrement d’une marque. Le fait que dans de nombreux cas d’enregistrement ces éléments ne se retrouvent pas est insuffisant pour permettre de les nier dans chaque affaire.
Contrairement au jugement rendu par le Huitième Circuit fédéral en l’espèce, le même standard de « confusion vraisemblable » s’applique à la fois à la procédure administrative d’enregistrement et à la fois à la procédure judiciaire en violation du droit à la marque. Les facteurs que le TTAB et que le Huitième Circuit appliquent pour décider respectivement juger de la vraisemblance d’une confusion ne sont pas fondamentalement différents et, plus important, le langage opératif de chaque disposition légale (celle s’appliquant à l’enregistrement et celle s’appliquant à la procédure judiciaire) est essentiellement le même.
Il n’importe ainsi pas, à ce niveau, que la disposition légale applicable à la procédure d’enregistrement demande si les marques en conflit se ressemblent, tandis que la disposition légale applicable à la procédure judiciaire pour violation du droit à la marque s’attache à l’examen de l’ »usage dans le commerce » de la marque. Que le TTAB et une cour de district fédérale ne considèrent pas toujours les mêmes usages ne signifie pas que le TTAB applique un standard différent aux usages qu’il considère. Si un détenteur d’une marque utilise sa marque matériellement de la même manière que ce que disent les usages inclus dans sa requête d’enregistrement, alors le TTAB se prononce sur le même problème de vraisemblance de confusion qu’une cour de district fédérale dans le cadre d’une procédure en violation du droit à la marque. Pour la même raison, le Huitième Circuit s’est trompé en soutenant que la force de chose jugée ne pouvait pas s’appliquer parce que le TTAB avait donné trop d’importance à l’ »apparence et à la sonorité » de la marque.
Par ailleurs, en l’espèce, il n’existe pas de raison catégorique de douter de la qualité, du caractère extensif, ou du caractère équitable des procédures administratives utilisées avant la voie judiciaire. Cette qualité et ces caractères sont pour une large part exactement les mêmes que ceux applicables à la procédure judiciaire fédérale.
Le droit des marques a connu une longue histoire, remontant au moins à l’époque romaine.
Le Lanham Act, promulgué par le Congrès en 1946, constitue la loi fédérale de base s’agissant du droit des marques. Le Lanham Act établit au moins deux mécanismes adjudicatifs pour aider à la protection des marques. Tout d’abord, un détenteur de marque peut enregistrer sa marque auprès du PTO (U.S. Patent and Trademark Office). Ensuite, un détenteur de marque peut déposer une action en violation de son droit à la marque devant une cour fédérale. L’enregistrement est d’importance. Le Lanham Act attribue des droits et des prérogatives importants aux titulaires de marques qui ont procédé à un enregistrement. Par exemple, l’enregistrement implique notification erga omnes de la revendication par le titulaire de sa marque. Il implique aussi la preuve prima facie de la validité de la marque enregistrée et de l’enregistrement lui-même, de la titularité des droits sur la marque, et du droit exclusif du détenteur d’utiliser la marque dans le commerce ou en relation avec les biens ou services spécifiés dans le certificat d’enregistrement. Et dès que la marque a été enregistrée pendant cinq ans, elle devient « incontestable ». Si l’autorité d’enregistrement estime que l’enregistrement peut être accordé, la marque est publiée dans la Gazette officielle du PTO. A ce stade, toute personne estimant qu’elle subirait un dommage du fait de l’enregistrement peut déposer une opposition. La procédure d’opposition se déroule avant le TTAB. Le TTAB est constitué de Juges administratifs compétents en matière de marques et de responsables du PTO. La procédure d’opposition devant le TTAB est largement similaire à une procédure civile devant une cour fédérale. Cette procédure devant le TTAB est largement régie par le droit fédéral de procédure civile et par le droit fédéral en matière d’administration des preuves.
Lorsqu’une partie s’oppose à un enregistrement, invoquant qu’une marque soumise à enregistrement est par trop similaire à la sienne, le TTAB évalue la vraisemblance de confusion en appliquant certains des 13 critères, ou tous les 13 critères, décrits dans la jurisprudence In re E.I. DuPont DeNemours & Co. Suite à  la décision du TTAB, une partie peut recourir devant la Cour d’appel pour le Circuit fédéral, ou peut déposer une nouvelle action devant la cour de district fédérale. Devant la cour de district fédérale, les parties peuvent administrer d’autres moyens de preuve et le Juge revoit librement la question de l’enregistrement.
Bien entendu, le Lanham Act prévoit également un droit d’action fédéral en cas de violation du droit à la marque. Le détenteur d’une marque, qu’elle soit ou non enregistrée, peut ouvrir action devant une cour fédérale si un tiers fait usage d’une marque qui ressemble par trop à la sienne. La cour doit alors décider si l’usage dans le commerce de la marque du tiers est vraisemblablement susceptible de provoquer une confusion, une erreur, ou une tromperie, au regard de la marque du demandeur à l’action.


Omnicare, Inc. v. Laborers Dist. Council Constr. Industry Pension Fund, Docket 13-435


Securities: issuance: disclosure requirements: the Securities Act of 1933 requires that a company wishing to issue securities must first file a registration statement containing specified information about the issuing company and the securities offered. See 15 U. S. C. §§77g, 77aa. The registration statement may also in­clude other representations of fact or opinion. To protect investors and promote compliance with these disclosure requirements, §11 of the Act creates two ways to hold issuers liable for a registration statement’s contents: a purchaser of securities may sue an issuer if the registration statement either “contains an untrue statement of a material fact” or “omits to state a material fact . . . necessary to make the statements therein not misleading.” §77k(a). In either case, the buyer need not prove that the issuer acted with any intent to deceive or defraud. Herman & MacLean v. Huddleston, 459 U. S. 375, 381–382. Petitioner Omnicare, a pharmacy services company, filed a regis­tration statement in connection with a public offering of common stock. In addition to the required disclosures, the registration state­ment contained two statements expressing the company’s opinion that it was in compliance with federal and state laws. After the Fed­eral Government filed suit against Omnicare for allegedly receiving kickbacks from pharmaceutical manufacturers, respondents, pension funds that purchased Omnicare stock (hereinafter Funds), sued Om­nicare under §11. They claimed that Omnicare’s legal-compliance statements constituted “untrue statements of . . . material fact” and that Omnicare “omitted to state material facts necessary” to make those statements not misleading. The District Court granted Omnicare’s motion to dismiss. Because the Funds had not alleged that Omnicare’s officers knew they were violating the law, the court found that the Funds had failed to state a §11 claim. The Sixth Circuit reversed. Acknowledging that the statements at issue expressed opinions, the court held that no show­ing of subjective disbelief was required. In the court’s view, the Funds’ allegations that Omnicare’s legal-compliance opinions were objectively false sufficed to support their claim.
Held:
A statement of opinion does not constitute an “untrue statement of . . . fact” simply because the stated opinion ultimately proves incor­rect. The Sixth Circuit’s contrary holding wrongly conflates facts and opinions. A statement of fact expresses certainty about a thing, whereas a statement of opinion conveys only an uncertain view as to that thing. Section 11 incorporates that distinction in its first clause by exposing issuers to liability only for “untrue statements of . . . fact.” §77k(a). Because a statement of opinion ad­mits the possibility of error, such a statement remains true—and thus is not an “untrue statement of . . . fact”—even if the opinion turns out to have been wrong.
But opinion statements are not wholly immune from liability under §11’s first clause. Every such statement explicitly affirms one fact: that the speaker actually holds the stated belief. A statement of opinion thus qualifies as an “untrue statement of . . . fact” if that fact is untrue—i.e., if the opinion expressed was not sincerely held. In addition, opinion statements can give rise to false-statement liability under §11 if they contain embedded statements of untrue facts. Here, however, Omnicare’s sincerity is not contested and the state­ments at issue are pure opinion statements. The Funds thus cannot establish liability under §11’s first clause.

If a registration statement omits material facts about the issu­er’s inquiry into, or knowledge concerning, a statement of opinion, and if those facts conflict with what a reasonable investor, reading the statement fairly and in context, would take from the statement itself, then §11’s omissions clause creates liability.

For purposes of §11’s omissions clause, whether a statement is “misleading” is an objective inquiry that depends on a reasonable investor’s perspective. Cf. TSC Industries, Inc. v. Northway, Inc., 426 U. S. 438, 445. Omnicare goes too far by claiming that no reasonable person, in any context, can understand a statement of opinion to con­vey anything more than the speaker’s own mindset. A reasonable in­vestor may, depending on the circumstances, understand an opinion statement to convey facts about the speaker’s basis for holding that view. Specifically, an issuer’s statement of opinion may fairly imply facts about the inquiry the issuer conducted or the knowledge it had. And if the real facts are otherwise, but not provided, the opinion statement will mislead by omission.
An opinion statement, however, is not misleading simply because the issuer knows, but fails to disclose, some fact cutting the other way. A reasonable investor does not expect that every fact known to an issuer supports its opinion statement. Moreover, whether an omission makes an expression of opinion misleading always depends on context. Reasonable investors understand opinion statements in light of the surrounding text, and §11 creates liability only for the omission of material facts that cannot be squared with a fair reading of the registration statement as a whole. Omnicare’s arguments to the contrary are unavailing.

These principles are not unique to §11: they inhere, too, in much common law respecting the tort of misrepresenta­tion. Section 11 is, of course, “not coextensive with common-law doctrines of fraud”; in particular, it establishes “a stringent standard of liability,” not dependent on proof of intent to defraud. Herman & MacLean v. Huddleston, 459 U. S. 375, 381, 388–389 (1983). But we may still look to the common law for its insights into how a reasonable person understands statements of opinion. The Restatement of Torts, for example, recognizes that “a statement of opinion as to facts not disclosed and not otherwise known to the recipient may” in some cir­cumstances reasonably “be interpreted by him as an im­plied statement” that the speaker “knows facts sufficient to justify him in forming” the opinion, or that he at least knows no facts “incompatible with the opinion.” Re­statement (Second) of Torts §539, p. 85 (1976). The Restatement of Contracts, discussing misrepresentations that can void an agreement, says much the same: “The recipient of an assertion of a person’s opinion as to facts not disclosed” may sometimes “properly interpret it as an assertion (a) that the facts known to that person are not incompatible with his opinion, or (b) that he knows facts sufficient to justify him in forming it.” Restatement (Second) of Con­tracts §168, p. 455 (1979). When that is so, the Restatement explains, liability may result from omission of facts—for example, the fact that the speaker failed to conduct any investigation—that rebut the recipient’s predictable inference. Similarly, the leading trea­tise in the area explains that “it has been recognized very often that the expression of an opinion may carry with it an implied assertion, not only that the speaker knows no facts which would preclude such an opinion, but that he does know facts which justify it.” Prosser and Keeton §109, at 760. That is especially (and traditionally) the case, the treatise continues, where—as in a registration statement—a speaker “holds himself out or is understood as having special knowledge of the matter which is not available to the plaintiff.” Id., at 760–761; see Restatement (Second) of Torts §539, Comment b, at 86 (noting that omissions relating to an opinion’s basis are “particularly” likely to give rise to liability when the speaker has “special knowledge of facts unknown to the recipient”); Smith v. Land and House Property Corp.,[1884] 28 Ch. D. 7, 15 (App. Cas.) (appeal taken from Eng.) (opinion of Bowen, L. J.) (When “the facts are not equally known to both sides, then a statement of opinion by the one who knows the facts best . . . impliedly states that the speaker knows facts which justify his opinion”). And the purpose of §11 supports this understanding of how the omissions clause maps onto opinion statements. Congress adopted §11 to ensure that issuers “tell the whole truth” to investors. H. R. Rep. No. 85, 73d Cong.,1st Sess., 2 (1933) (quoting President Roosevelt’s message to Congress).

Because neither court below considered the Funds’ omissions theory under the right standard, this case is remanded for a determi­nation of whether the Funds have stated a viable omissions claim. On remand, the court must review the Funds’ complaint to determine whether it adequately alleges that Omnicare omitted from the regis­tration statement some specific fact that would have been material to a reasonable investor. If so, the court must decide whether the al­leged omission rendered Omnicare’s opinion statements misleading in context.

Books: Webster’s New International Dictionary 782 (1927); 7 Oxford English Dictionary 151 (1933); W. Keeton, D. Dobbs, R. Keeton, & D. Owen, Prosser and Keeton on the Law of Torts §109, p. 755 (5th ed. 1984).

(U.S.S.Ct., Omnicare, Inc. v. Laborers Dist. Council Constr. Industry Pension Fund, Docket 13-435, March 24, 2015, J. Kagan).


Emission de papiers-valeurs, obligations de divulgation à charge de l’émetteur : le Securities Act de 1933 exige d’une entreprise qui entend émettre des titres de déposer préalablement de manière formelle une déclaration contenant des informations portant sur l’entreprise émettrice et portant sur les papiers-valeurs à offrir sur le marché. La déclaration peut également contenir d’autres représentations de faits ou des opinions. Pour protéger les investisseurs et promouvoir le respect des obligations de divulgations, la Section 11 de la loi précitée de 1933 met en place deux voies permettant d’engager la responsabilité de l’émetteur s’agissant du contenu de la déclaration telle qu’enregistrée. Un acheteur de papiers-valeurs peut actionner un émetteur si la déclaration enregistrée soit contient une fausse déclaration portant sur un fait matériel, soit omet de déclarer un fait matériel, la description conforme à la vérité de ces faits matériels étant nécessaire pour éviter que la déclaration ne soit trompeuse. Dans les deux cas, l’acheteur n’a pas besoin de prouver que l’émetteur avait agi avec une intention de tromper ou de frauder. Dans la présente affaire, une compagnie de services pharmaceutiques, O., dépose une déclaration d’enregistrement en relation avec une offre publique de papiers-valeurs. En plus des déclarations exigées par la loi, la déclaration d’enregistrement contient deux avis exprimant l’opinion de l’entreprise selon laquelle ses activités seraient de manière générale en conformité avec le droit fédéral et avec le droit des états. Après que le Gouvernement fédéral ait déposé une action contre dite compagnie pour avoir prétendument reçu des pots-de-vin de fabricants de produits pharmaceutiques, des fonds de pension qui avaient acheté des papiers-valeurs de dite compagnie ont actionné cette dernière sous l’angle de la Section 11 de la loi. Les fonds de pension ont fait valoir que les déclarations de la compagnie portant sur son respect du droit fédéral et étatique constituaient des déclarations inexactes portant sur des faits matériels, et que la compagnie avait omis de déclarer des faits nécessaires à ce que l’ensemble de la déclaration enregistrée ne soit pas trompeuse. La cour de district fédérale accepta de ne pas entrer en matière et jugea ainsi en faveur de la compagnie O. Du fait que les fonds de pension n’avaient pas allégué que les responsables de la compagnie savaient qu’ils portaient atteinte à la loi, la cour constata que les exigences de recevabilité de l’action des fonds de pension n’étaient pas satisfaits sous l’angle de la Section 11. Le Sixième Circuit fédéral renversa cette décision. Reconnaissant que les déclarations litigieuses exprimaient des opinions, le Sixième Circuit jugea qu’aucune intention de tromper n’avait à être alléguée. Selon la cour, les allégations des fonds selon lesquelles les déclarations de la compagnie O. portant sur son respect du droit fédéral et étatique étaient objectivement fausses suffisaient à accorder la recevabilité de l’action des fonds de pension.
La Cour Suprême fédérale juge qu’une déclaration d’opinions ne constitue pas une déclaration inexacte portant sur un fait seulement parce que l’opinion émise se révèle ultimement incorrecte. L’opinion contraire du Sixième Circuit assimile à tort les faits et les opinions. Une déclaration de fait exprime une certitude au sujet d’une chose, tandis qu’une déclaration d’opinion n’exprime qu’une vue incertaine portant sur la chose. La Section 11 incorpore cette distinction dans sa première Clause en n’engageant la responsabilité de l’émetteur que pour de fausses déclarations portant sur des faits. Parce qu’une opinion implique la possibilité d’une erreur, une telle déclaration reste juridiquement vraie, et ne constitue ainsi pas une déclaration inexacte portant sur un fait, même si l’opinion se révèle finalement inexacte. Cependant une opinion n’est pas complètement immunisée de toute notion de responsabilité au sens de la première Clause de la Section 11. Toutes les opinions affirment explicitement un fait : le fait que l’auteur de l’opinion tient son opinion pour vraie. Une opinion sera ainsi qualifiée de déclaration de fait incorrecte si l’opinion n’a pas été sincèrement exprimée. Par ailleurs, une opinion peut donner lieu à responsabilité pour fausse déclaration d’un fait au sens de la Section 11 si dans l’opinion est incluse une déclaration de faits incorrects. En l’espèce, la sincérité des responsables de la compagnie émettrice n’est pas contestée et les déclarations litigieuses sont de pures opinions. Les fonds de pension échouent ainsi à établir une responsabilité sous l’angle de la première Clause de la section 11.
Si une déclaration d’enregistrement omet un fait matériel portant sur des investigations menées par l’émetteur concernant une déclaration d’opinion, ou si elle omet un fait matériel concernant la connaissance de l’émetteur d’une déclaration d’opinion, et si ces faits matériels se trouvent en conflit avec ce qu’un investisseur raisonnable, lisant la déclaration de bonne foi et dans son contexte, pourrait comprendre, alors la Clause d’omission de la Section 11 implique responsabilité.
Dans le cadre d’une analyse sous l’angle de la Clause d’omission de la Section 11, on applique un standard objectif qui dépend de la perspective d’un investisseur raisonnable pour déterminer si une déclaration est trompeuse. Un plaideur irait trop loin en soutenant qu’aucune personne raisonnable, quel que soit le contexte, ne peut comprendre une déclaration d’opinion comme contenant davantage que l’idée subjective du déclarant. Selon les circonstances, un investisseur raisonnable peut comprendre une déclaration d’opinion comme contenant des faits à la base de l’opinion du déclarant. Spécifiquement, une déclaration d’opinion d’un émetteur peut équitablement impliquer des faits concernant des investigations menées par dit émetteur, ou peut équitablement impliquer la connaissance que l’émetteur a de ces faits. Et si les faits réels sont autres, et qu’il ne sont pas divulgués, la déclaration d’opinion sera trompeuse par omission.
Cependant une déclaration d’opinion n’est pas trompeuse simplement parce que l’émetteur connaît, mais omet de divulguer, certains faits en porte-à-faux avec sa déclaration d’opinion. Un investisseur raisonnable ne s’attend pas à ce que chaque fait connu par un émetteur supporte sa déclaration d’intention. Par ailleurs, la question de savoir si une omission rend trompeuse l’expression d’une opinion dépend toujours du contexte. Un investisseur raisonnable comprend une déclaration d’opinion à la lumière du texte qui l’entoure, et la Section 11 ne crée une responsabilité que si l’omission porte sur un fait qui ne peut pas être compris par une lecture équitable de la déclaration d’enregistrement complète.
Ces principes ne sont pas applicables qu’à la Section 11. Ils apparaissent également dans le cadre de la Common law telle qu’elle s’applique à l’acte illicite de représentation erronée. La Section 11 n’est pourtant, et bien entendu, pas alignée exactement sur les doctrines de la Common law relatives au dol. En particulier, la Section 11 établit un strict standard de responsabilité qui ne dépend pas de la preuve de l’intention de tromper. Mais nous pouvons cependant nous référer à la Common law quand il s’agit de déterminer comment une personne raisonnable comprend une déclaration d’opinion. Par exemple, le Restatement of Torts reconnait qu’une déclaration d’opinion portant sur des faits non divulgués et par ailleurs non connus de celui qui écoute peut, dans certaines circonstances, raisonnablement être interprétée par l’auditeur comme une déclaration implicite du déclarant selon laquelle il connaît des faits qui suffisent à lui permettre son opinion, ou selon laquelle il ne connaît pas de faits incompatibles avec son opinion. Le Restatement of Contracts reconnaît les mêmes principes quand il décrit la représentation erronée qui peut rendre nul un accord : celui qui prend connaissance de l’expression de l’opinion d’une personne portant sur des faits non divulgués peut parfois adéquatement interpréter cette opinion comme constituant une assertion que les faits connus par le déclarant ne sont pas incompatibles avec son opinion, ou que le déclarant connaît des faits suffisants à justifier l’expression de l’opinion. Lorsqu’il en est ainsi, poursuit le Restatement, la responsabilité peut résulter de l’omission de la déclaration d’un fait, comme dans l’exemple où l’auteur de l’opinion n’a pas conduit d’investigation susceptible d’éviter que celui qui reçoit l’opinion n’en tire une inférence (fausse) qui était prévisible. Ces principes s’appliquent spécialement et traditionnellement lorsque l’auteur de l’opinion s’exprime dans le cadre d’une déclaration d’enregistrement ou dans un autre contexte où il est regardé comme une personne détenant une connaissance spéciale du domaine concerné, connaissance spéciale qui n’est pas à la disposition de celui qui s’estime lésé et qui agit en responsabilité. L’analyse téléologique de la Section 11 supporte les considérations qui précèdent : le Congrès a adopté la Section 11 pour s’assurer que les émetteurs « disent toute la vérité aux investisseurs » (selon le message délivré au Congrès par le Président Roosevelt).
La présente affaire est renvoyée à l’autorité inférieure du fait qu’aucune des deux instances précédentes n’a considéré la théorie de l’omission sous l’angle du standard correct. La cour inférieure devra déterminer si les fonds de pension ont adéquatement allégué que la compagnie émettrice avait omis, dans sa déclaration d’enregistrement, un ou plusieurs faits spécifiques susceptibles d’être qualifiés de matériels pour un investisseur raisonnable. Si tel est le cas, la cour doit décider si l’omission alléguée, dans son contexte, rend trompeuse la déclaration d’opinion de la compagnie émettrice.

Monday, March 16, 2015

In re HONG YEN CHANG on Admission, S223736



Attorney in California: admission’s conditions:  in 1972, this court unanimously held it was “constitutionally indefensible” to forbid noncitizens to practice law, calling such a ban “the lingering vestige of a xenophobic attitude” that “should now be allowed to join those anachronistic classifications among the crumbled pedestals of history.”  (Raffaelli v. Committee of Bar Examiners (1972) 7 Cal.3d 288, 291.)  One year later, the high court reached the same conclusion.  (In re Griffiths (1973) 413 U.S. 717.)  In 2013, our Legislature passed a law making undocumented immigrants eligible for admission to the State Bar.  (Bus. & Prof. Code, § 6064, subd. (b).)  We thereafter granted admission to an undocumented immigrant who had been brought to the United States as a child, put himself through college and law school, passed the California bar exam, and met the requirement of good moral character.  (In re Garcia (2014) 58 Cal.4th 440, 466.)  We said “the fact that an undocumented immigrant is present in the United States without lawful authorization does not itself involve moral turpitude or demonstrate moral unfitness so as to justify exclusion from the State Bar, or prevent the individual from taking an oath promising faithfully to discharge the duty to support the Constitution and laws of the United States and California.”  (Id. at p. 460.) (Cal. S. Ct., March 16, 2015, In re HONG YEN CHANG on Admission, S223736).

Obtention du brevet d’avocat en Californie par des ressortissants étrangers : dans une décision de 1972, la Cour Suprême de l’état a jugé à l’unanimité qu’il était constitutionnellement indéfendable d’interdire à un étranger la pratique de ce métier. Une année plus tard, la Cour Suprême fédérale jugea de même. En 2013, l’autorité législative de Californie promulgua une loi qui permettait aux immigrés sans statut légal de passer l’examen du barreau et d’être admis au rôle officiel. Dans une décision de 2014, la Cour Suprême de Californie a admis l’inscription au barreau d’un étranger sans statut légal, entré aux Etats-Unis pendant son enfance, qui avait réussi ses études de droit, passé l’examen du barreau, et rempli les conditions de moralité nécessaire. La Cour a considéré que la situation d’un  immigré sans statut légal, présent aux Etats-Unis sans autorisation officielle, n’implique nul empêchement moral propre à justifier l’exclusion du barreau, ou propre à empêcher la personne concernée de prêter serment, promettant de bonne foi son adhésion aux Constitutions et aux lois des Etats-Unis et de la Californie.

Monday, March 9, 2015

Perez v. Mortgage Bankers Assn., Docket 13-1041


Administrative procedure (federal): the Administrative Procedure Act (APA) establishes the procedures federal administrative agencies use for “rule making,” defined as the process of “formulating, amending, or repealing a rule.” 5 U. S. C. §551(5). The APA distinguishes between two types of rules: so-called “legislative rules” are issued through notice-and-comment rulemak­ing, see §§553(b), (c), and have the “force and effect of law,” Chrysler Corp. v. Brown, 441 U. S. 281, 302–303. “Interpretive rules,” by con­trast, are “issued . . . to advise the public of the agency’s construction of the statutes and rules which it administers,” Shalala v. Guernsey Memorial Hospital, 514 U. S. 87, 99, do not require notice-and­ comment rulemaking, and “do not have the force and effect of law,” ibid. In 1999 and 2001, the Department of Labor’s Wage and Hour Divi­sion issued letters opining that mortgage-loan officers do not qualify for the administrative exemption to overtime pay requirements under the Fair Labor Standards Act of 1938 (FLSA). In 2004, the Department is­sued new regulations regarding the exemption. Respondent Mort­gage Bankers Association (MBA) requested a new interpretation of the revised regulations as they applied to mortgage-loan officers, and in 2006, the Wage and Hour Division issued an opinion letter finding that mortgage-loan officers fell within the administrative exemption under the 2004 regulations. In 2010, the Department again altered its interpretation of the administrative exemption. Without notice or an opportunity for comment, the Department withdrew the 2006 opinion letter and issued an Administrator’s Interpretation conclud­ing that mortgage-loan officers do not qualify for the administrative exemption.
MBA filed suit contending, as relevant here, that the Administra­tor’s Interpretation was procedurally invalid under the D. C. Circuit’s decision in Paralyzed Veterans of Am. v. D. C. Arena L. P., 117 F. 3d 579. The Paralyzed Veterans doctrine holds that an agency must use the APA’s notice-and-comment procedures when it wishes to issue a new interpretation of a regulation that deviates significantly from a previously adopted interpretation. The District Court granted sum­mary judgment to the Department, but the D. C. Circuit applied Par­alyzed Veterans and reversed.
Held: The Paralyzed Veterans doctrine is contrary to the clear text of the APA’s rulemaking provisions and improperly imposes on agencies an obligation beyond the APA’s maximum procedural requirements.

Section 4 of the APA provides that “notice of proposed rulemaking shall be published in the Federal Register.” 5 U. S. C. §553(b). When such notice is required by the APA, “the agency shall give interested persons an oppor­tunity to participate in the rule making.” §553(c). But §4 further states that unless “notice or hearing is required by statute,” the Act’s notice-and-comment requirement “does not apply . . . to interpretative rules.” §553(b)(A). This exemption of interpretive rules from the notice-and­ comment process is categorical, and it is fatal to the rule announced in Paralyzed Veterans.


The D. C. Circuit’s reading of the APA conflates the differ­ing purposes of §§1 and 4 of the Act. Section 1 requires agencies to use the same procedures when they amend or repeal a rule as they used to issue the rule, see 5 U. S. C. §551(5), but it does not say what procedures an agency must use when it engages in rulemaking. That is the purpose of §4. And §4 specifically exempts interpretive rules from notice-and-comment requirements. Because an agency is not required to use notice-and-comment procedures to issue an initial in­terpretive rule, it is also not required to use those procedures to amend or repeal that rule.

This straightforward reading of the APA harmonizes with longstanding principles of this Court’s administrative law jurispru­dence, which has consistently held that the APA “sets forth the full extent of judicial authority to review executive agency action for pro­cedural correctness,” FCC v. Fox Television Stations, Inc., 556 U. S. 502, 513. The APA’s rulemaking provisions are no exception: §4 es­tablishes “the maximum procedural requirements” that courts may impose upon agencies engaged in rulemaking. Vermont Yankee Nu­clear Power Corp. v. Natural Resources Defense Council, Inc., 435 U. S. 519, 524. By mandating notice-and-comment procedures when an agency changes its interpretation of one of the regulations it en­forces, Paralyzed Veterans creates a judge-made procedural right that is inconsistent with Congress’ standards.

MBA’s reasons for upholding the Paralyzed Veterans doctrine are unpersuasive.

MBA contends that the Paralyzed Veterans doctrine re­inforces the APA’s goal of procedural fairness. But the APA already provides recourse to regulated entities from agency decisions that skirt notice-and-comment provisions by placing a variety of con­straints on agency decisionmaking, e.g., the arbitrary and capricious standard. In addition, Congress may include safe-harbor provisions in legislation to shelter regulated entities from liability when they re­ly on previous agency interpretations. See, e.g., 29 U. S. C. §§259(a), (b)(1). The FLSA includes one such provision: as amended by the Portal-to-Portal Act of 1947, 29 U. S. C. §251 et seq., the FLSA provides that “no employer shall be subject to any liability” for failing “to pay minimum wages or overtime compensation ”if it demonstrates that the “act or omission complained of was in good faith in conformity with and in reliance on any written administrative regulation, order, ruling, approval, or interpretation” of the Administrator of the Department’s Wage and Hour Division, even when the guidance is later “modified or rescinded.” §§259(a), (b)(1). These safe harbors will often protect parties from liability when an agency adopts an interpretation that conflicts with its previous position. The United States acknowledged at argument that even in situa­tions where a statute does not contain a safe-harbor provision similar to the one included in the FLSA, an agency’s ability to pursue enforce­ment actions against regulated entities for conduct in conformance with prior agency interpretations may be limited by principles of retroactivity. See Tr. of Oral Arg. 44–45. We have no occasion to consider how such principles might apply here.

Books:

Pierce, Distinguishing Legisla­tive Rules From Interpretative Rules, 52 Admin. L. Rev.547 (2000); Manning, Nonlegislative Rules, 72 Geo. Wash. L. Rev. 893 (2004).

Black’s Law Dictionary 98 (10th ed. 2014)


(U.S.S.Ct., March 9, 2015, Perez v. Mortgage Bankers Assn., Docket 13-1041, J. Sotomayor).



Procédure administrative fédérale : la loi fédérale de procédure administrative met en place les procédures que l’administration est tenue de suivre chaque fois qu’elles promulgue, modifie ou abroge des règles administratives. La loi distingue entre deux types de règles : les règles dites « législatives », qui sont établies suite à une procédure de notification publique du projet et de possibilité pour les intéressés d’émettre un commentaire, qui ont la force et les effets de la loi. Et les règles dites « interprétatives » qui sont établies en vue d’informer le public au sujet de l’interprétation par l’administration des règles qu’elles est chargée d’appliquer. Ces règles « interprétatives » ne requièrent pas de procédure de notification et commentaire et n’ont pas la force ni l’effet de la loi.
En 1999 et en 2001, la Division rémunération et heures de travail du Département du travail a publié des lettres selon lesquelles les employés chargés des prêts hypothécaires n’entraient pas dans l’une des exemptions administratives aux exigences portant sur la rémunération des heures supplémentaires telles que prévues par la loi fédérale de 1938 sur les standards de travail équitable. En 2004, le Département du travail émis de nouvelles réglementations portant sur cette exemption. L’association des banques engagées dans les prêts hypothécaires (MBA) sollicita une nouvelle interprétation de la réglementation révisée en ce qu’elle s’appliquait aux employés des prêts hypothécaires. En 2006, la Division rémunération et heures de travail émis une opinion formelle dans laquelle elle reconnaissait que les employés des prêts hypothécaires tombaient dans l’exemption administrative selon la réglementation de 2004. En 2010, le Département modifia à nouveau son interprétation de l’exemption administrative. Sans publication ni opportunité de commenter, le Département retira son opinion formelle de 2006 et émis une interprétation de l’Administrateur du Département concluant que les employés des prêts hypothécaires ne pouvaient se prévaloir de l’exemption administrative.
L’association des banquiers (MBA) ouvrit action, soutenant que l’interprétation de l’Administrateur était, au niveau procédural, invalide selon la jurisprudence Paralyzed Veterans rendue par le Circuit fédéral. Cette jurisprudence stipule qu’une administration a l’obligation de faire recours à la procédure de notification et commentaire prévue par la loi fédérale de procédure administrative chaque fois qu’elle entend émettre une nouvelle interprétation d’une réglementation, lorsque la nouvelle interprétation dévie de manière significative de l’ancienne.
La Cour Suprême fédérale juge en l’espèce que la jurisprudence Paralyzed Veterans est contraire au texte clair de la loi fédérale de procédure administrative régissant le pouvoir de légiférer de l’administration. Dite jurisprudence impose à l’administration, de manière contraire au droit, une obligation au-delà des exigences procédurales de la loi précitée.
La Section 4 de la loi fédérale de procédure administrative dispose qu’une règle administrative ayant valeur de loi doit être publiée dans le Registre fédéral. Lorsqu’une telle notification est exigée par la loi, l’administration doit donner aux personnes intéressées une opportunité de participer au processus d’adoption de la règle destinée à porter les attributs d’une loi au sens formel. Mais la Section 4 ajoute que sauf si une notification ou une audience est exigée par la loi, les exigences de notification et commentaire ne s’appliquent pas aux règles interprétatives. Cette exemption des règles interprétatives de la procédure de notification et commentaire est catégorique, de sorte que la jurisprudence Paralyzed Veterans est erronée à ce niveau.
Il revient à la Section 4, et non à la Section 1, d’exempter spécifiquement les règles interprétatives de la procédure de notification et commentaire. Parce qu’une administration n’est pas tenue de faire usage de la procédure de notification et commentaire quand elle émet une règle interprétative initiale, dite administration n’est pas non plus tenue d’utiliser cette procédure pour modifier ou pour abroger la règle interprétative. Cette manière d’appliquer les règles de procédures administratives est conforme aux principes établis de longue date par la jurisprudence de la Cour Suprême, qui a considéré de manière constante que la loi fédérale de procédure administrative met en place de manière complète les limites externes maximales à la compétence des Tribunaux de revoir les actions de l’administration sous l’angle procédural. Par conséquent, Paralyzed Veterans ne peut pas se substituer au Congrès et créer une procédure de notification et commentaire quand une administration modifie son interprétation de l’une des règles administratives qu’elle est chargée d’appliquer.
MBA plaide en vain que la jurisprudence Paralyzed Veterans concrétise le but de procédure équitable de la loi fédérale sur la procédure administrative. Mais cette loi place déjà une variété de contraintes à une administration qui rend une décision formelle, laquelle, par exemple, peut être attaquée sous l’angle du standard « arbitraire et capricieux ». De la sorte, les entités régulées par une administration ne sont pas dépourvues de moyens dans les situations où l’administration contourne la procédure de notification et commentaire. Par ailleurs, le Congrès dispose de la compétence d’introduire des dispositions refuges dans la loi pour protéger de toute responsabilité les entités réglementées lorsqu’elles se fient à des interprétations administratives antérieures. Le FLSA contient une telle disposition refuge : cette loi dispose qu’aucun employeur ne peut être tenu responsable d’avoir manqué à payer une rémunération minimale ou des heures supplémentaires, s’il démontre que son acte ou omission contesté a été accompli de bonne foi en conformité à, et en se fiant à, une régulation administrative écrite, ou à une ordonnance, une prise de position, une approbation, ou encore une interprétation de l’Administrateur de la Division rémunération et heures de travail du Département. Cela même si le document qui a inspiré la confiance est ultérieurement modifié ou abrogé. Ces dispositions refuges offrent souvent protection aux parties, qui échappent ainsi à leur responsabilité lorsqu’une administration adopte une interprétation qui se trouve être en conflit avec ses prises de position antérieures. Dans la présente affaire, le gouvernement lui-même reconnaît à l’audience que même dans les situations où une loi fédérale ne contient pas une disposition refuge du type de celle logée dans la FLSA, la capacité d’une administration de poursuivre une procédure contre une entité réglementée, procédure visant une conduite qui serait fondée sur une ancienne interprétation administrative, peut être limitée par le principe de rétroactivité. La Cour précise cependant  qu’elle ne se prononcera pas à ce niveau dans la présente affaire.