Monday, January 30, 2012

P. v. Cravens, S186661



Murder: malice (California): murder is the unlawful killing of a human being or a fetus “with malice aforethought.”  (Pen. Code, § 187, subd. (a).)  Defendant was convicted of second degree murder, which is “the unlawful killing of a human being with malice aforethought but without the additional elements, such as willfulness, premeditation, and deliberation, that would support a conviction of first degree murder.”  (People v. Knoller (2007) 41 Cal.4th 139, 151.)  Malice may be either express (as when a defendant manifests a deliberate intention to take away the life of a fellow creature) or implied.  (People v. Blakeley (2000) 23 Cal.4th 82, 87.)  “Malice is implied when the killing is proximately caused by ‘ “an act, the natural consequences of which are dangerous to life, which act was deliberately performed by a person who knows that his conduct endangers the life of another and who acts with conscious disregard for life.” ’ In short, implied malice requires a defendant’s awareness of engaging in conduct that endangers the life of another . . . .”  (Knoller, supra, 41 Cal.4th at p. 143) (Cal. S. Ct., 30.01.2012, P. v. Cravens, S186661).

Notion de meurtre en droit californien : distinction entre meurtre au premier et au second degré : dans les deux cas, l’élément de « malice » doit être présent. Pour que le meurtre passe au premier degré, il faut un niveau d’implication supplémentaire, comme la préméditation, la conscience et la volonté. Quant à elle, la « malice » peut être implicite, lorsque l’homicide est en causalité avec un acte dont la conséquence naturelle est de mettre la vie humaine en danger. Il faut encore que l’acte soit délibérément commis par une personne qui savait que sa conduite mettait la vie d’autrui en danger, et qui, nonobstant, a agi avec une indifférence consciente pour dite vie d’autrui. La « malice » peut être expresse comme lorsque le prévenu manifeste une intention délibérée de prendre la vie d’un être humain.

Monday, January 23, 2012

National Meat Assn. v. Harris



Preemption: slaughterhouses: the Federal Meat Inspection Act (FMIA), 21 U. S. C. §601 et seq., regu­lates a broad range of activities at slaughterhouses to ensure the safety of meat and the humane handling of animals. The Depart­ment of Agriculture’s Food Safety and Inspection Service (FSIS), which administers the FMIA, has issued extensive regulations to govern the inspection of animals and meat, as well as other aspects of slaughterhouses’ operations and facilities. See 9 CFR §300.1 et seq.; the FMIA expressly preempts §599f’s application against federal­ly inspected swine slaughterhouses; the clause prevents a State from imposing any additional or different―even if nonconflict­ing―requirements that fall within the FMIA’s scope and concern slaughterhouse facilities or operations (U.S.S.Ct., 23.01.12, National Meat Assn. v. Harris, J. Kagan, unanimous).

Primauté du droit fédéral, abattoirs : la loi fédérale sur l’inspection des viandes (FMIA) réglemente un large spectre d’activités dans les abattoirs, de manière à assurer que la viande produite soit consommable. Le traitement des animaux par le personnel des abattoirs est également réglementé. Le Service du Département de l’Agriculture pour la sécurité et l’inspection alimentaire, compétent pour appliquer la FMIA, a promulgué un grand nombre de dispositions d’application de la loi fédérale, portant sur l’inspection des animaux et de la viande, et portant sur d’autres aspects du travail dans les abattoirs. La FIMA prévoit expressément sa primauté sur le droit des états, dans tous les cas, donc même si ce droit prévoit des exigences additionnelles ou différentes, qui ne contredisent pas le droit fédéral.

Ryburn v. Huff



Fourth Amendment rights: entering home without a warrant: the Huffs brought this action against the officers under Rev. Stat. §1979, 42 U. S. C. §1983. The complaint alleges that the officers violated the Huffs’ Fourth Amendment rights by entering their home without a warrant; Judge Rawlinson dissented. She explained that “the discrete incident that precipitated the entry in this case was Mrs. Huff’s response to the question regarding whether there were guns in the house.” Id., at 31. She faulted the majority for “reciting a sanitized account of this event” that differed markedly from the District Court’s findings of fact, which the majority had conceded must be credited. Judge Rawlinson looked to “cases that specifi­cally address the scenario where officer safety concerns prompted the entry” and concluded that, under the rationale articulated in those cases, “a police officer could have reasonably believed that he was justified in making a warrantless entry to ensure that no one inside the house had a gun after Mrs. Huff ran into the house without answering the question of whether anyone had a weapon.” Id., at 31, 33, 37.
Judge Rawlinson’s analysis of the qualified immunity issue was correct. No decision of this Court has found a Fourth Amendment violation on facts even roughly com­parable to those present in this case. On the contrary, some of our opinions may be read as pointing in the oppo­site direction; a reasonable police officer could read these decisions to mean that the Fourth Amendment permits an officer to enter a residence if the officer has a reasonable basis for concluding that there is an imminent threat of violence. In this case, the District Court concluded that petitioners had such an objectively reasonable basis for reaching such a conclusion. The District Court wrote:
“The officers testified that a number of factors led them to be concerned for their own safety and for the safety of other persons in the residence: the unusual behavior of the parents in not answering the door or the telephone; the fact that Mrs. Huff did not inquire about the reason for their visit or express concern that they were investigating her son; the fact that she hung up the telephone on the officer; the fact that she refused to tell them whether there were guns in the house; and finally, the fact that she ran back into the house while being questioned. That behavior, combined with the information obtained at the school—that Vincent was a student who was a victim of bullying, who had been absent from school for two days, and who had threatened to ‘shoot up’ the school—led the officers to believe that there could be weapons inside the house, and that family members or the officers themselves were in danger.” App. to Pet. for Cert. 6;
in sum, reasonable police officers in petitioners’ position could have come to the conclusion that the Fourth Amendment permitted them to enter the Huff residence if there was an objectively reasonable basis for fearing that violence was imminent. And a reasonable officer could have come to such a conclusion based on the facts as found by the District Court (U.S.S.Ct., 23.01.12, Ryburn v. Huff, Per Curiam).

Droits découlant du Quatrième Amendement : légalité d’une entrée sans warrant dans un domicile par la police : la présente action est introduite contre les policiers sous l’angle du §1983 du 42è Livre. Les requérants se plaignent du fait que la police est entrée dans leur domicile en leur présence, sans leur consentement et sans warrant. Les prétentions des requérants sont rejetées. Les policiers pouvaient entrer dans la maison sans warrant. En effet, ce qui a provoqué l’entrée des policiers, c’est la réponse de la recourante à la question de la police qui cherchait à savoir si des armes se trouvaient à l’intérieur. Après avoir entendu la question, la recourante s’est précipitée à l’intérieur, sans répondre à la question de savoir si quelqu’un à l’intérieur portait une arme. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, un policier pouvait raisonnablement penser qu’il était fondé selon la jurisprudence à entrer sans warrant pour s’assurer que personne à l’intérieur de la maison ne portait une arme. Les policiers bénéficient ainsi d’une immunité qualifiée sous l’angle du §1983. La police peut entrer dans un domicile sans warrant si elle dispose d’une base raisonnable pour conclure qu’il existe une menace de violence imminente. Tel est le cas en l’espèce. Plus spécifiquement, in casu, les faits suivants rendent légal une entrée sans warrant : le comportement inhabituel des parents de la personne recherchée en ce qu’ils n’ont répondu ni à la porte ni au téléphone, le fait que la mère, qui a finalement ouvert la porte, n’a pas demandé les raisons de la présence de la police, ni n’a demandé pourquoi son fils était recherché, le fait qu’elle avait raccroché le téléphone lorsqu’elle avait finalement répondu à l’appel de la police, le fait qu’elle a refusé d’indiquer à la police si des armes se trouvaient à l’intérieur, le fait qu’elle s’est précipitée à l’intérieur lorsque des questions lui ont été posées. De tels comportements, combinés avec l’information obtenue à l’école, selon laquelle le fils aurait été malmené dans le cadre scolaire, qu’il ne se serait plus présenté aux cours depuis deux jours, et qu’il aurait menacé de faire feu à l’école, ont conduit la police à penser que des armes pouvaient se trouver à l’intérieur de la maison et que des membres de la famille à l’intérieur, ou les policiers eux-mêmes, pouvaient être en danger.
Basé sur ces éléments, un officier de police raisonnable pouvait arriver à la conclusion que le Quatrième Amendement lui permettait d’entrer dans la maison s’il existait un fondement objectivement raisonnable de craindre un acte de violence imminente. Tel est le cas en l’espèce. La police a agi conformément aux exigences du Quatrième Amendement.

U.S. v. Jones



Fourth Amendment: search: the Government’s attachment of the GPS device to the vehicle, and its use of that device to monitor the vehicle’s movements, constitutes a search under the Fourth Amendment; the Fourth Amendment protects the “right of the people to be secure in their persons, houses, papers, and effects, against unreasonable searches and seizures.” Here, the Government’s physical intrusion on an “effect” for the purpose of obtaining information constitutes a “search.” This type of encroachment on an area enumerated in the Amendment would have been considered a search within the meaning of the Amendment at the time it was adopted; this conclusion is consistent with this Court's Fourth Amendment jurisprudence, which until the latter half of the 20th century was tied to common-law trespass. Later cases, which have deviated from that exclusively property-based approach, have applied the analysis of Justice Harlan’s concurrence in Katz v. United States, 389 U. S. 347, which said that the Fourth Amendment protects a person’s “reasonable expectation of privacy,” id., at 360; the Fourth Amendment protects a person’s “reasonable expectation of privacy,”; the Katz reasonable-expectation-of-privacy test has been added to, but not substituted for, the common-law trespassory test. See Alderman v. United States, 394 U. S. 165, 176; Soldal v. Cook County, 506 U. S. 56, 64. United States v. Knotts, 460 U. S. 276, and United States v. Karo, 468 U. S. 705—post-Katz cases rejecting Fourth Amendment challenges to "beepers", electronic tracking devices representing another form of electronic monitoring—do not foreclose the conclusion that a search occurred here  (U.S.S.Ct., 23.01.12, U.S. v. Jones, J. Scalia).

Quatrième Amendement : fouilles : constitue une fouille investigatrice et entre dès lors dans le champ d’application du Quatrième Amendement le fait pour le Gouvernement d’attacher un système GPS à un véhicule automobile pour suivre ses déplacements. Cet Amendement protège la sphère corporelle, le domicile, les documents et les effets personnels de la population contre des fouilles ou des séquestres injustifiés. En l’espèce, l’intrusion gouvernementale dans un « effet personnel » avec pour but d’obtenir une information constitue une fouille. Ce type d’intrusion aurait déjà été jugé contraire à l’Amendement à l’époque où il a été adopté. Cette conclusion est conforme à la jurisprudence de la Cour, qui se référait jusqu’à la fin de la seconde partie du 20è siècle à la notion de « trespass » pour analyser les cas de « searches » sous l’angle du Quatrième Amendement. Des jugements ultérieurs de la Cour ont quelque peu dévié de cette analyse s’inspirant du droit de propriété, ont appliqué l’interprétation du Juge Harlan, selon laquelle le Quatrième Amendement protège les attentes raisonnables d’une personne quant à l’intégrité de sa sphère privée. L’interprétation du Juge Harlan a été ajoutée à l’interprétation basée sur le droit de propriété, mais ne s’y est pas substituée.  

Friday, January 20, 2012

Perry v. Perez



Redistricting: right to vote: interim plan; the 2010 census showed an enormous increase in Texas’ population, with over four million new residents. That growth required the State to redraw its electoral districts for the United States Congress, the State Senate, and the State House of Representatives, in order to comply with the Constitution’s one-person, one-vote rule. See Georgia v. Ashcroft, 539 U. S. 461, 488, n. 2 (2003). The State also had to create new districts for the four additional congressional seats it received.
Texas is a “covered jurisdiction” under Section 5 of the Voting Rights Act of 1965. See 79 Stat. 439, 42 U. S. C. §1973c(a); 28 CFR pt. 51, App. (2011). Section 5 suspends all changes to a covered jurisdiction’s election procedures, including district lines, until those changes are submitted to and approved by a three-judge United States District Court for the District of Columbia, or the Attorney Gen­eral. See Northwest Austin Municipal Util. Dist. No. One v. Holder, 557 U. S. 193, 198 (2009). This process, known as preclearance, requires the covered jurisdiction to demonstrate that its proposed change “neither has the purpose nor will have the effect of denying or abridging the right to vote on account of race or color.” §1973c(a). This Court has been emphatic that a new electoral map cannot be used to conduct an election until it has been precleared. See, e.g., Clark v. Roemer, 500 U. S. 646, 652 (1991); redistricting is “primarily the duty and responsibility of the State.” Chapman v. Meier, 420 U. S. 1, 27 (1975). The failure of a State’s newly enacted plan to gain pre­clearance prior to an upcoming election does not, by itself, require a court to take up the state legislature’s task. That is because, in most circumstances, the State’s last enacted plan simply remains in effect until the new plan receives preclearance. But if an intervening event—most commonly, as here, a census—renders the current plan unusable, a court must undertake the “unwelcome obligation” of creating an interim plan. Connor, supra, at 415. Even then, the plan already in effect may give sufficient structure to the court’s endeavor. Where shifts in a State’s population have been relatively small, a court may need to make only minor or obvious adjustments to the State’s existing districts in order to devise an interim plan; this Court has observed before that “faced with the neces­sity of drawing district lines by judicial order, a court, as a general rule, should be guided by the legislative policies underlying” a state plan—even one that was itself unen­forceable—“to the extent those policies do not lead to violations of the Constitution or the Voting Rights Act.” Abrams v. Johnson, 521 U. S. 74, 79 (1997) (holding that the District Court properly declined to defer to a pre­cleared plan that used race as a predominant factor). For example, in White, supra, an equal population challenge, this Court reversed a District Court’s choice of interim plan, and required the District Court to choose a plan more closely resembling an enacted state plan, even though the state plan itself had been held to violate the one-person, one-vote principle. Similarly, in Upham v. Seamon, although the state plan as a whole had been denied §5 preclearance, this Court directed a District Court to “defer to the legislative judgments the state plans reflect,” insofar as they involved districts found to meet the preclearance standard. 456 U. S. 37, 40–41 (1982) (per curiam). See also Whitcomb v. Chavis, 403 U. S. 124, 160–161 (1971) (equal protection challenge).
Section 5 prevents a state plan from being implemented if it has not been precleared. But that does not mean that the plan is of no account or that the policy judgments it reflects can be disregarded by a district court drawing an interim plan. On the contrary, the state plan serves as a starting point for the district court. It provides important guidance that helps ensure that the district court appro­priately confines itself to drawing interim maps that comply with the Constitution and the Voting Rights Act, without displacing legitimate state policy judgments with the court’s own preferences.
A district court making such use of a State’s plan must, of course, take care not to incorporate into the interim plan any legal defects in the state plan. See Abrams, supra, at 85–86; White, supra, at 797. Where a State’s plan faces challenges under the Constitution or §2 of the Voting Rights Act, a district court should still be guided by that plan, except to the extent those legal challenges are shown to have a likelihood of success on the merits (U.S.S.Ct., 20.01.12, Perry v. Perez, Per Curiam).

Droit électoral, modification apportée par un état à ses districts électoraux, garantie du droit à « une personne, un vote » : le recensement de 2010 a montré une augmentation considérable de la population du Texas, avec plus de quatre millions de nouveaux résidents. Cette croissance de population imposa à l’état du Texas de redessiner ses districts électoraux pour le Congrès fédéral, le Sénat du Texas, et la Chambre des Représentants du Texas, tout cela de manière à se conformer à l’exigence constitutionnelle fédérale « une personne, un vote ». L’état du Texas devait aussi créer de nouveaux districts pour les quatre sièges additionnels au Congrès qu’il avait reçus. L’état du Texas constitue une « juridiction couverte » au sens de la Section 5 de la loi fédérale de 1965 sur le droit de vote. La Section 5 suspend tous les changements apportés par une « juridiction couverte » à ses procédures électorales, comprenant les limites de districts, jusqu’à ce que ces changements soient soumis et approuvés par une cour de district fédérale pour le District de Columbia, statuant à trois Juges, ou par le Procureur fédéral (Attorney General). Cette procédure de vérification et d’autorisation, connue sous le nom de « preclearance » impose à la « juridiction couverte » de démontrer que les changements proposés n’ont pas pour but et n’auront pas pour effet de porter atteinte au droit de vote pour des raisons de race ou de couleur. La Cour Suprême fédérale a jugé avec la plus grande clarté qu’une nouvelle carte électorale pour conduire une élection ne pouvait être mise en œuvre avant qu’elle n’ait été approuvée comme indiqué ci-dessus. Les modifications apportées aux districts sont en priorité du devoir et de la responsabilité des états. Si un état manque à son devoir d’obtenir l’autorisation fédérale de faire usage d’un nouveau plan avant une élection à venir, il n’incombe pas à un Tribunal de se saisir de l’affaire et de se substituer au législatif de l’état défaillant, cela du fait que dans la plupart des cas, le dernier plan en vigueur continue de déployer ses effets jusqu’à ce que le nouveau plan reçoive la « preclearance » fédérale. Mais si survient un événement, le plus souvent, comme dans la présente affaire, un recensement, qui rend le plan en vigueur inutilisable, il incombe à un Tribunal d’entreprendre la « tâche non-bienvenue » de créer un plan intérimaire. Mais même dans un tel cas, le plan déjà en vigueur peut inspirer la structure du plan intérimaire que la Cour doit façonner. Lorsque les modifications de population de l’état sont relativement mineures, le Tribunal n’a besoin de procéder qu’à des ajustements eux aussi mineurs ou évidents portant sur les districts existants en entreprenant la tâche de dessiner un plan intérimaire. Antérieurement à la présente affaire, la Cour a jugé que face à la nécessité de dessiner des limites de districts par ordonnance judiciaire, un Tribunal, de manière générale, devrait être guidé par les orientations politiques du législatif de l’état qui sous-tendent un plan étatique, même si ce plan est insusceptible de mise en œuvre, cela dans la mesure où ces orientations politiques ne conduisent pas à des violations de la Constitution fédérale ou de la loi fédérale sur le droit de vote. A titre d’exemple à ce niveau, la Cour a jugé qu’une cour de district fédérale avait à juste titre refusé d’accorder déférence à un plan pourtant approuvé mais qui recourait à la notion de race comme facteur prédominant. Une autre décision de la Cour a par exemple renversé le choix d’un plan intérimaire auquel une cour de district avait procédé, et exigea de dite cour de choisir un plan intérimaire ressemblant davantage à un plan étatique déjà voté, même si ce plan lui-même avait été jugé comme portant atteinte au principe « une personne, un vote ». Dans un même ordre d’idée, et dans une autre décision encore, la Cour ordonna à une cour de district fédérale d’accorder déférence aux jugements du législatif de l’état que reflètait le plan, malgré que ce plan, dans son ensemble, n’avait pas obtenu de « preclearance », cela ne concernant toutefois que les jugements auxquels avait procédé le législatif qui se trouvaient en conformité avec les standards permettant d’obtenir une « preclearance ». La Section 5 de la loi fédérale sur le droit de vote empêche l’entrée en vigueur d’un plan d’un état s’il n’a pas été autorisé par la « preclearance » fédérale. Mais cela ne signifie pas qu’il doive être ignoré ou que les considérations politiques qu’il reflète doivent être écartées par la cour de district fédérale qui établit un plan intérimaire. Au contraire, le plan de l’état sert de point de départ à la réflexion de la cour de district. Le plan constitue un guide important qui aide à s’assurer que la cour de district fédérale se limite elle-même, de manière appropriée, à dessiner une cartographie intérimaire en conformité avec la Constitution fédérale et la loi fédérale sur le droit de vote, sans remplacer par ses préférences les jugements politiques légitimes de l’état. Une cour de district fédérale qui fait ainsi usage d’un plan de l’état doit bien entendu prendre garde à ne pas incorporer dans le plan intérimaire des défauts juridiques affectant le plan de l’état. Si le plan de l’état est contesté sous l’angle de sa constitutionnalité ou sous l’angle du §2 de la loi fédérale sur le droit de vote, une cour de district doit nonobstant s’inspirer du plan, sauf si les contestations paraissent bien fondées quant au fond.