Habeas relief (“on the merits”): Habeas
(Cal): California Law: AEDPA: venue: presumption: deferential review:
look-through approach: The Antiterrorism and Effective Death Penalty Act of 1996
(AEDPA) requires a state prisoner seeking federal habeas relief first to
“exhaust the remedies available in the courts of the State.” 28 U. S. C.
§2254(b)(1)(A). If the state courts adjudicate the prisoner’s federal claim “on
the merits,” §2254(d), then AEDPA mandates deferential, rather than de novo,
review, prohibiting federal courts from granting habeas relief unless the
state-court decision “was contrary to, or involved an unreasonable application
of, clearly established Federal law,” §2254(d)(1), or “was based on an
unreasonable determination of the facts,” §2254(d)(2).
The Ninth Circuit in this case decided
that the Supreme Court of California’s summary denial of a habeas petition was not
“on the merits,” and therefore AEDPA’s deferential-review provisions did
not apply. We summarily reverse.
Hinojosa filed a state habeas petition,
arguing (as relevant here) that applying (…) a new law to him violated the
Federal Constitution’s prohibition of ex post facto laws. See Art. I,
§10, cl. 1; Weaver v. Graham, 450 U. S. 24 (1981). The Orange
County Superior Court denied the claim “on grounds petitioner has not sought
review of his claim of error in the proper judicial venue.” App. to Pet.for
Cert. 44a.
Rather than file a new petition in the
correct venue (Kings County Superior Court), Hinojosa turned to the appellate
court, which summarily denied his petition. Instead of appealing that denial,
see Cal. Penal Code Ann. §1506 (West Supp. 2016), Hinojosa sought an original
writ of habeas corpus in the Supreme Court of California, see Cal. Const., Art.
6, §10, which summarily denied relief without explanation.
A petition for federal habeas relief
followed. Adopting the Magistrate Judge’s findings and recommendation, the
District Court denied Hinojosa’s ex post facto claim under AEDPA’s
deferential review. A Ninth Circuit panel reversed. Hinojosa v. Davey,
803 F. 3d 412 (2015). Citing our decision in Ylst v. Nunnemaker,
501 U. S. 797 (1991), the panel “looked through” the Supreme Court of California’s
summary denial to the last reasoned decision adjudicating Hinojosa’s claim:
the Superior Court’s dismissal for improper venue. The panel reasoned that the
Superior Court’s decision “is not a determination ‘on the merits’” and that as
a result it was “not bound by AEDPA.” 803 F. 3d, at 419. Having thus freed itself
from AEDPA’s strictures, the court granted Hinojosa’s petition for habeas
relief.
We reverse. In Ylst, we said that
where “the last reasoned opinion on the claim explicitly imposes a procedural default,
we will presume that a later decision rejecting the claim did not silently
disregard that bar and consider the merits.” 501 U. S., at 803. We adopted this
presumption because “silence implies consent, not the opposite—and courts
generally behave accordingly, affirming without further discussion when they
agree, not when they disagree, with the reasons given below.” Id., at
804. But we pointedly refused to make the presumption irrebuttable; “strong
evidence can refute it.” Ibid.
It is amply refuted here. Improper venue
could not possibly have been a ground for the high court’s summary denial of
Hinojosa’s claim. There is only one Supreme Court of California—and thus only
one venue in which Hinojosa could have sought an original writ of habeas corpus
in that court. Under these circumstances, it cannot be that the State Supreme
Court’s denial “rested upon the same ground” as the Superior Court’s. Id., at
803. It quite obviously rested upon some different ground. Ylst’s “look-through” approach is therefore inapplicable.
Containing no statement to the contrary,
the Supreme Court of California’s summary denial of Hinojosa’s petition was
therefore on the merits. Harrington v. Richter, 562 U. S. 86, 99
(2011). Accordingly, the Ninth Circuit should have reviewed Hinojosa’s ex post
facto claim through AEDPA’s deferential lens. And although we express no view
on the merits of that claim, we note that the Ninth Circuit has already held
that state-court denials of claims identical to Hinojosa’s are not contrary to
clearly established federal law. See Nevarez v. Barnes, 749 F.
3d 1124 (CA9 2014); see also In re Efstathiou, 200 Cal. App. 4th 725,
730–732, 133 Cal. Rptr. 3d 34, 37–40 (2011); In re Sampson, 197 Cal.
App. 4th 1234, 1240–1244, 130 Cal. Rptr. 3d 39, 43–46 (2011).
(…) AEDPA applies here.
(U.S.S.C., May 16, 2016, Kernan v. Hinojosa, Docket
15-833, Per Curiam, Justice Sotomayor and J. Ginsburg dissenting).
Procédure
d’Habeas : notion de « on the merits » : comme maintes fois
rappelé par la jurisprudence de la Cour, selon l’AEDPA, un prisonnier d’état
qui entend déposer une requête d’Habeas devant le système des cours fédérales
doit d’abord épuiser les moyens que lui offrent dans ce domaine le système juridique
de son état. Si les cours de l’état se prononcent sur le fond s’agissant de la
requête fédérale d’habeas, les cours de district fédérales et les cours d’appel
fédérales appliqueront le critère déférentiel en revoyant les décisions des
cours des états, et non un critère d’appel. Les cours fédérales n’accorderont
ainsi pas l’Habeas, sauf si la décision étatique était contraire à une règle
clairement établie de droit fédéral, ou sauf si elle impliquait une application
déraisonnable d’une règle clairement établie de droit fédéral, ou encore sauf
si elle était basée sur une détermination déraisonnable des faits.
Saisi
à son tour, le 9è Circuit fédéral jugea que le rejet, par la Cour Suprême de
Californie, en procédure sommaire, de la requête d’Habeas ne constituait pas
une décision au fond, de sorte que le test de l’examen avec déférence, en
procédure de recours, ne s’appliquait pas. La Cour Suprême fédérale rejette ici
la décision du 9è Circuit.
En
amont de la chaîne procédurale, le prisonnier requérant avait déposé sa requête
d’Habeas devant une cour étatique et non fédérale, soutenant qu’une autorité
avait à tort appliqué à sa situation une nouvelle loi, cela en contradiction
avec le principe de prohibition de l’effet rétroactif (Art.
I, §10, cl. 1 de la Constitution fédérale). Dite cour de l’état rejeta la
requête au motif que le requérant avait saisi un Tribunal territorialement
incompétent.
Ensuite, plutôt que de déposer une nouvelle requête devant le Tribunal
territorialement compétent, le prisonnier déposa un recours devant la cour
d’appel de l’état, recours rejeté en procédure sommaire. Puis, au lieu
d’appeler de cette décision de rejet (Cal. Penal Code Ann. §1506 (West Supp.
2016)), le prisonnier déposa une nouvelle requête d’Habeas directement devant
la Cour Suprême de Californie (Cal. Const., Art. 6, §10), requête sommairement
rejetée, sans explications. Suivit alors une requête d’Habeas fédérale. La cour
de district fédérale rejeta la requête sous l’angle du standard de déférence.
Puis, comme indiqué, le 9è Circuit annula la décision de la cour de district.
Se basant sur une jurisprudence de la Cour Suprême de 1991, le 9è Circuit
« regarda au travers » la décision sommaire de rejet rendue par la
Cour Suprême de Californie, pour considérer la dernière décision à s’être
prononcée au fond, soit la décision de rejet rendue par la cour de première
instance de l’état, rejet, lui, motivé par un défaut de compétence quant au
lieu. Le 9è Circuit expliqua que ce motif ne constituait pas un motif de rejet au
fond, de sorte qu’il ne se trouvait pas lié par le standard de déférence
résultant de l’AEDPA. S’étant ainsi libéré des exigences posées par cette loi
fédérale, le 9è Circuit accorda au prisonnier le bénéfice de l’Habeas. Comme
indiqué, la Cour Suprême fédérale renverse la décision du 9è Circuit.
Dans
sa jurisprudence Ylst de 1991, la Cour a précisé que si la dernière décision
motivée rejetait une prétention pour des raisons procédurales, dite Cour
présumera qu’une décision ultérieure non motivée, rejetant également les
prétentions, aura pris en compte le défaut procédural et ne se sera pas non
plus prononcée au fond. La Cour a adopté cette présomption parce qu’en cette
matière le silence implique consentement : les Tribunaux confirment une
décision lorsqu’ils ne développent pas de considérants. Mais cette présomption
n’est pas irréfragable. Des moyens de preuve suffisamment solides peuvent la
renverser.
Et
en l’espèce, la présomption précitée est amplement renversée. L’incompétence
quant au lieu de la cour de première instance ne saurait être considérée comme
la base du rejet sommaire par la Cour Suprême de Californie de la requête du
prisonnier. Il n’existe qu’une seule Cour Suprême de Californie et ainsi, au
plan territorial, qu’une seule Cour Suprême que le prisonnier pouvait saisir
d’une requête originale d’Habeas. Selon ces circonstances, il n’est pas
concevable que le rejet de la Cour Suprême de Californie était fondé sur les
mêmes motifs que le rejet rendu en début de procédure par la cour de première
instance de l’état. Dès lors, le critère de « regarder au-delà » posé
par la jurisprudence Ylst n’est pas applicable ici. Et dans la mesure où elle
ne contredit pas ce qui précède, la décision sommaire de rejet rendue par la
Cour Suprême de Californie doit être considérée comme une décision au fond. Par
conséquent, le 9è Circuit aurait dû revoir la requête d’Habeas en appliquant le
critère déférentiel.
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