Thursday, June 28, 2012

U.S. v. Alvarez



First Amendment: The Stolen Valor Act makes it a crime to falsely claim receipt of mili­tary decorations or medals and provides an enhanced penalty if the Congressional Medal of Honor is involved. 18 U. S. C. §§704 (b), (c). Respondent pleaded guilty to a charge of falsely claiming that he had received the Medal of Honor, but reserved his right to appeal his claim that the Act is unconstitutional. The Ninth Circuit reversed, finding the Act invalid under the First Amendment. Held: The judgment is affirmed.
The Constitution “demands that content-based restrictions on speech be presumed invalid . . . and that the Government bear the burden of showing their constitutionality.” Ashcroft v. American Civ­il Liberties Union, 542 U. S. 656, 660. Content-based restrictions on speech have been permitted only for a few historic categories of speech, including incitement, obscenity, defamation, speech integral to criminal conduct, so-called “fighting words,” child pornography, fraud, true threats, and speech presenting some grave and imminent threat the Government has the power to prevent.
Absent from these few categories is any general exception for false statements; the Act should be read as criminalizing only false factual statements made with knowledge of their falsity and with intent that they be taken as true. Although the Court has frequently said or im­plied that false factual statements enjoy little First Amendment pro­tection, see, e.g., Gertz v. Robert Welch, Inc., 418 U. S. 323, 340, those statements cannot be read to mean “no protection at all.” False fac­tual statements serve useful human objectives in many contexts. Moreover, the threat of criminal prosecution for making a false statement can inhibit the speaker from making true statements, thereby “chilling” a kind of speech that lies at the First Amendment’s heart. See id., at 340−341. And the pervasiveness of false factual statements provides a weapon to a government broadly empowered to prosecute falsity without more. Those who are unpopular may fear that the government will use that weapon selectively against them. Although there are many statutes and common-law doctrines mak­ing the utterance of certain kinds of false statements unlawful, they tend to be narrower than the Act, in that they limit the scope of their application in various ways, for example, by requiring proof of specif­ic harm to identifiable victims. The Act lacks any such limiting fea­tures. Although it prohibits only knowing and intentional falsehoods about readily verifiable facts within the personal knowledge of the speaker, it otherwise ranges broadly, and that breadth means that it creates a significant risk of First Amendment harm. (c) The Act nonetheless has substantial justification. It seeks to protect the interests of those who have sacrificed their health and life for their country by seeking to preserve intact the country’s recogni­tion of that sacrifice in the form of military honors. (d) It may, however, be possible substantially to achieve the Gov­ernment’s objective in less burdensome ways. The First Amendment risks flowing from the Act’s breadth of coverage could be diminished or eliminated by a more finely tailored statute, for example, a statute that requires a showing that the false statement caused specific harm or is focused on lies more likely to be harmful or on contexts where such lies are likely to cause harm (U.S.S.Ct., 28.06.12, U.S. v. Alvarez, J. Kennedy).

Premier Amendement : la loi fédérale sur les valeurs dérobées qualifie de crime le fait d’affirmer à tort avoir reçu une décoration ou une médaille militaire. Une peine aggravée est prévue si la Congressional Medal of Honor est concernée. Le prévenu a plaidé coupable de la commission de l’infraction de prétendre à tort avoir reçu la Medal of Honor, mais il a réservé son droit d’appeler de la décision en ce qu’elle porte sur la question de la constitutionnalité de la loi fédérale précitée. Le Neuvième Circuit fédéral a renversé la décision de première instance, considérant la loi contraire au Premier Amendement. La Cour Suprême fédérale confirme la décision du Neuvième Circuit.
Selon la jurisprudence de la Cour, la Constitution fédérale demande que les restrictions liées à la liberté d’expression, lorsque ces restrictions sont basées sur le contenu de l’expression, soient présumées invalides. C’est au gouvernement qu’incombe la preuve de la constitutionalité. Des restrictions à la liberté d’expression basées sur le contenu de l’expression n’ont été permises que dans quelques catégories historiques d’expression, telles que l’incitation à un acte illicite, l’obscénité, la diffamation, l’expression intégrée à une conduite criminelle, les « fighting words », la pornographie concernant les mineurs, la fraude, les menaces concrètes, et l’expression qui présente une menace grave et imminente que le gouvernement à le pouvoir de prévenir.
N’est pas comprise dans ces catégories une exception générale à la liberté d’expression pour de fausses déclarations.
La loi fédérale qui régit la Congressional Medal of Honor doit être comprise comme ne criminalisant que les fausses déclarations factuelles faites en connaissance de leur fausseté et avec l’intention que ces fausses déclarations soient crues par ceux qui les entendent. Il est vrai que la Cour a répété que les fausses déclarations ne bénéficient que de peu de protection sous l’angle du Premier Amendement, mais elles bénéficient tout de même d’une certaine protection. A cet égard, la crainte de poursuites pénales pour fausses déclarations est susceptible d’inhiber l’expression de déclarations conformes à la vérité, lesquelles se trouvent au cœur de la protection conférée par le Premier Amendement. Et l’existence largement répandue de fausses déclarations procure une arme à un gouvernement qui serait compétent de manière étendue pour poursuivre sans plus les fausses déclarations. Les personnes impopulaires pourraient craindre que le gouvernement utilise sélectivement cette arme contre eux. Bien qu’il existe un certain nombre de lois et de théories provenant de la Common law qui rendent illicites certaines expressions fausses, ces restrictions à la libre expression tendent à être plus étroites que la restriction figurant dans la loi fédérale précitée régissant la médaille d’honneur. Ces lois et théories limitent en effet l’étendue de leur application de différentes manières, par exemple en requérant la preuve d’un dommage spécifique causé à des victimes déterminables. La loi fédérale régissant la médaille d’honneur ne contient pas de telles limitations. Elle n’interdit certes que la diffusion intentionnelle de faits erronés, mais elle est d’application trop large, créant un risque significatif de violation du Premier Amendement. La loi fédérale ainsi libellée présente cependant de substantielles justifications : elle vise à protéger les intérêts de ceux qui ont sacrifié leur santé et leur vie pour leur pays en recherchant à maintenir intacte la reconnaissance du pays pour ces sacrifices par la forme d’honneurs militaires. Il est toutefois possible d’atteindre substantiellement les objectifs du Gouvernement d’une manière moins contraignante, par exemple par une loi qui requiert la preuve que la fausse déclaration a causé un dommage spécifique, ou que la fausse déclaration a été exprimée dans un contexte susceptible de causer un dommage.

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