Wednesday, March 5, 2014

Lozano v. Montoya Alvarez



Child abduction: Hague Convention: statutes of limitations: equitable tolling:
when one parent abducts a child and flees to another country, the other parent may file a petition in that country for the return of the child pursuant to the Hague Convention on the Civil Aspects of Interna­tional Child Abduction (Hague Convention or Convention). If the parent files a petition within one year of the child’s removal, a court “shall order the return of the child forthwith.” But when the petition is filed after the 1-year period expires, the court “shall . . . order the return of the child, unless it is demonstrated that the child is now settled in its new environment.” Respondent Montoya Alvarez and petitioner Lozano resided with their daughter in London until November 2008, when Montoya Alva­rez left with the child for a women’s shelter. In July 2009, Montoya Alvarez and the child left the United Kingdom and ultimately settled in New York. Lozano did not locate Montoya Alvarez and the child until November 2010, more than 16 months after Montoya Alvarez and the child had left the United Kingdom. At that point, Lozano filed a Petition for Return of Child pursuant to the Hague Convention in the Southern District of New York. Finding that the petition was filed more than one year after removal, the court denied the petition on the basis that the child was now settled in New York. It also held that the 1-year period could not be extended by equitable tolling. The Second Circuit affirmed.
Held: Article 12’s 1-year period is not subject to equitable tolling.
The doctrine of equitable tolling, as applied to federal statutes of limitations, extends an otherwise discrete limitations period set by Congress. Thus, whether tolling is available is fundamentally a question of statutory intent. Because Congress “legislates against a background of common-law adjudicatory principles,” Astoria Fed. Sav. & Loan Assn. v. Solimino, 501 U. S. 104, 108, including equita­ble tolling, see Holmberg v. Armbrecht, 327 U. S. 392, 397, equitable tolling is presumed to apply if the period in question is a statute of limitations and if tolling is consistent with the statute, Young v. United States, 535 U. S. 43, 49–50; in assessing whether equitable tolling applies to treaties, which are “ ‘compacts between independent nations,’ ” Medellín v. Texas, 552 U. S. 491, 505, this Court’s “duty is to ascertain the intent of the parties” by looking to the document’s text and context, United States v. Choctaw Nation, 179 U. S. 494, 535. The parties to the Hague Convention did not intend equitable tolling to apply to Article 12’s 1-year period;
There is no general presumption that equitable tolling applies to treaties. Though part of the established backdrop of American law, equitable tolling has no proper role in the interpretation of trea­ties unless that principle is shared by the parties to the “agreement among sovereign powers,” Zicherman v. Korean Air Lines Co., 516U. S. 217, 226.
Lozano has identified no such shared principle among the Convention signatories, and the courts of several signatories have explicitly rejected equitable tolling of the Convention;
Thus, the American presumption does not apply to this multilateral treaty. The International Child Abduction Remedies Act, 42 U. S. C. §§11601–11610, which Congress enacted to implement the Conven­tion, neither addresses the availability of equitable tolling nor pur­ports to alter the Convention, and therefore does not affect this con­clusion (U.S.S.Ct., 05.03.2014, Lozano v. Montoya Alvarez, Docket 12-820, J. Thomas, unanimous).

Enlèvement d’enfants : Convention de la Haie : délais : suspensions équitables des délais : lorsqu’un parent enlève un enfant et s’enfuit dans un autre pays, l’autre parent peut déposer une demande dans le pays de destination, requérant le retour de l’enfant, conformément à la Convention de la Haie sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants. Si le parent lésé dépose sa demande dans le délai d’un an dès le déplacement de l’enfant, le Tribunal doit ordonner le retour de l’enfant. Mais lorsque la demande est déposée après l’expiration du délai d’un an, le Tribunal doit ordonner le retour de l’enfant, à moins qu’il ne soit démontré que l’enfant est intégré dans son nouvel environnement. Ce délai d’un an ne saurait être prolongé. Le parent qui cherche à obtenir le retour de l’enfant n’est pas lésé par l’impossibilité juridique de prolonger ce délai d’un an. En effet, l’expiration de ce délai n’entraîne aucune péremption de ses droits. L’expiration de cette période d’une année permet à d’autres intérêts, à savoir ceux de l’enfant, d’être pris en compte, par l’invocation possible d’une intégration de l’enfant dans son nouvel environnement. La doctrine de la suspension équitable  d’un délai, appliquée à du droit fédéral, peut permettre l’extension d’un délai prévu par le Congrès fédéral. Ainsi, la question de savoir si la suspension est possible est fondamentalement une question d’intention se dégageant de la loi au sens formel. La suspension équitable d’un délai sera présumée admise si elle est conforme à la loi qui l’établi. S’il est question, comme en l’espèce, de savoir si un délai établi par une Convention internationale peut être équitablement suspendu, il s’agit de consulter l’intention des parties à la Convention, en examinant le texte et le contexte de la Convention. Les parties à la présente Convention de la Haie n’ont pas eu l’intention de prévoir une suspension équitable du délai d’un an précité.  Il n’existe aucune présomption générale selon laquelle le principe de la suspension équitable d’un délai s’applique à une Convention internationale.  Nonobstant leur appartenance à l’arrière plan établi du droit américain, la notion de suspension équitable d’un délai n’a pas de rôle propre dans l’interprétation des traités internationaux à moins que ce principe de suspension équitable ne soit partagé par les parties au traité conclu par des pouvoirs souverains. Le parent lésé dans cette affaire n’est pas parvenu à établir l’existence d’un tel principe partagé par les signataires de la Convention de la Haie, et les juridictions de plusieurs états signataires ont explicitement rejeté la suspension équitable dans le cadre de l’application de la Convention. La loi fédérale d’application de la Convention de la Haie ne traite pas de la disponibilité de la suspension équitable, et n’a pas vocation à modifier la Convention sur ce point.

Rosemond v. U.S.



Aiding and abetting: The common law imposed aiding and abetting liability on a person who facilitated any element of a criminal offense, even if he did not facili­tate all elements. (…) See, e.g., United States v. Johnson, 319 U. S. 503, 515.
In addition to conduct extending to some part of the crime, aiding and abetting requires intent extending to the whole crime. The defendant must not just associate himself with the venture, but also participate in it as something that he wishes to bring about and seek by his actions to make it succeed. Nye & Nissen v. United States, 336 U. S. 613, 619. That requirement is satisfied when a per­son actively participates in a criminal venture with full knowledge of the circumstances constituting the charged offense. See Pereira v. United States, 347 U. S. 1, 12. (…) This must be advance knowledge—meaning, knowledge at a time when the accom­plice has a reasonable opportunity to walk away.
The trial court’s jury instructions were erroneous because they failed to require that Rosemond knew in advance that one of his co­horts would be armed. In telling the jury to consider merely whether Rosemond “knew his cohort used a firearm,” the court did not direct the jury to determine when Rosemond obtained the requisite knowledge—i.e., to decide whether Rosemond knew about the gun in sufficient time to withdraw from the crime. The case is remanded to permit the Tenth Circuit to address whether this objection was properly preserved and whether any error was harmless (U.S.S.Ct., 05.03.2014, Rosemond v. U.S., Docket 12-895, J. Kagan).

Notion de complicité en droit pénal : il s’agit de s’inspirer de la définition donnée par la Common law. Est complice celui qui facilite l’un des éléments objectifs constitutifs de l’infraction. Non pas nécessairement tous les éléments, mais au moins l’un d’eux. En outre, l’élément subjectif de l’intention doit porter sur l’ensemble de l’infraction. A défaut, pas de complicité. La connaissance complète des circonstances de l’infraction implique une connaissance anticipée, à un moment où le « complice » peut encore se désister pour éviter de devenir complice.
En l’espèce, les instructions données au jury par la cour pénale de première instance sont erronées en ce sens qu’elles n’expliquent pas que pour être reconnu complice, le prévenu doit avoir su à l’avance que l’un des participants à l’infraction portait une arme à feu. Les instructions au jury se limitent à tort à indiquer qu’il suffit de déterminer si le prévenu « savait que l’un des participants portait une arme à feu ». Les instructions au jury auraient dû préciser que doit être déterminé à quel moment le prévenu a su que l’un des participants portait une arme à feu, soit que doit être déterminé si le prévenu a connu l’existence de l’arme à feu à un moment qui lui permettait encore de se retirer de l’infraction. La Cour Suprême retourne dès lors le cas à la cour d’appel fédérale en lui ordonnant de vérifier si le prévenu peut encore objecter à l’instruction erronée donnée au jury, et pour déterminer si dite instruction erronée a eu ou n’a pas eu une influence sur la décision pénale de la juridiction de première instance.

Lozano v. Montoya Alvarez, Docket 12-820



Statute of limitations: definition: even if the Convention were subject to a presumption that statutes of limitations may be tolled, Article 12’s 1-year period is not a statute of limitations. Statutes of limitations embody a “policy of repose, designed to protect defendants,” Burnett v. New York Central R. Co., 380 U. S. 424, 428, and foster the “elimination of stale claims, and certainty about a plaintiff’s opportunity for recovery and a de­fendant’s potential liabilities,” Rotella v. Wood, 528 U. S. 549, 555. Here, the remedy the Convention affords the left-behind parent— return of the child—continues to be available after one year, thus preserving the possibility of relief for that parent and preventing re­pose for the abducting parent. The period’s expiration also does not establish certainty about the parties’ respective rights. Instead, it opens the door to consideration of a third party’s interests, i.e., the child’s interest in settlement. Because that is not the sort of interest addressed by a statute of limitations, the 1-year period should not be treated as a statute of limitations. (U.S.S.Ct., 05.03.2014, Lozano v. Montoya Alvarez, Docket 12-820, J. Thomas, unanimous).

Définition de la notion de délai : la présente affaire concerne un cas de déplacement illicite d’enfant : l’existence d’un délai (de péremption) incorpore une politique de répit, visant à protéger le défendeur. Le délai vise à l’élimination des actions suspendues, et vise à établir une certitude quant aux possibilités temporelles de recouvrement d’un demandeur, et quant aux responsabilités potentielles d’un défendeur. Dans le cas d’espèce, la Convention internationale applicable laisse à la disposition du parent lésé le remède du retour de l’enfant même après l’expiration du délai d’un an, de sorte qu’il ne s’agit pas d’un délai de péremption d’un droit. En outre, l’expiration de la période d’une année n’établit aucune certitude au sujet des droits des parties. L’expiration de cette période a plutôt comme conséquence d’ouvrir la porte à l’intérêt d’un tiers, soit l’enfant lui-même, intérêt à rester à l’endroit où il est désormais établi.

Tuesday, March 4, 2014

Law v. Siegel



Bankruptcy: federal law v. state law: federal courts may apply state law to disallow state-created exemptions, but federal law itself provides no authority for bankruptcy courts to deny an exemp­tion on a ground not specified in the Code; petitioner Law filed for Chapter 7 bankruptcy. He valued his Califor­nia home at $363,348, claiming that $75,000 of that value was cov­ered by California’s homestead exemption and thus was exempt from the bankruptcy estate. See 11 U. S. C. §522(b)(3)(A)
Held: The Bankruptcy Court exceeded the limits of its authority when it ordered that the $75,000 protected by Law’s homestead exemption be made available to pay Siegel’s ( the bankruptcy estate trustee)  attorney’s fees;  a bankruptcy court may not exercise its authority to “carry out” the provisions of the Code, 11 U. S. C. §105(a), or its “inherent power . . . to sanction ‘abusive litigation practices,’ ” Marrama v. Citizens Bank of Mass., 549 U. S. 365, 375–376, by taking action prohibited elsewhere in the Code. Here, the Bankruptcy Court’s “surcharge” contravened §522, which (by reference to California law) entitled Law to exempt $75,000 of equity in his home from the bankruptcy estate, §522(b)(3)(A), and which made that $75,000 “not liable for payment of any administrative expense,” §522(k), including attorney’s fees, see §503(b)(2). The surcharge thus exceeded the limits of both the court’s authority under §105(a) and its inherent powers; because no one timely objected to the home­stead exemption, it became final before the surcharge was imposed. And a trustee who fails to make a timely objection cannot challenge an exemption. Taylor v. Freeland & Kronz, 503 U. S. 638, 643–644;
this ruling forces Siegel to shoulder a heavy financial burden due to Law’s egregious misconduct and may produce inequitable re­sults for other trustees and creditors, but it is not for courts to alter the balance that Congress struck in crafting §522. Cf. Guidry v. Sheet Metal Workers National Pension Fund, 493 U. S. 365, 376–377; ample authority remains to address debtor misconduct, includ­ing denial of discharge, see §727(a)(2)–(6); sanctions for bad-faith liti­gation conduct under the Bankruptcy Rules, §105(a), or a bankruptcy court’s inherent powers; enforcement of monetary sanctions through the normal procedures for collecting money judgments, see §727(b); or possible prosecution under 18 U. S. C. §152 (concealment of assets; false oaths and claims; bribery. The person can be fined or imprisoned for not more than 5 years, or both) (U.S.S.Ct., 04.03.2014, Law v. Siegel, Docket 12-5196, J. Scalia, unanimous).

Droit de l’assainissement et des faillites : un cas d’application des rapports entre le droit fédéral et le droit des états : les cours fédérales, par exemple la cour des faillites, peuvent appliquer du droit étatique pour refuser le bénéfice d’exemptions de prise en compte de dettes, bénéfice prévu par ledit droit étatique. Mais le droit fédéral lui-même ne confère aucune compétence aux cours des faillites pour nier le bénéfice d’une exemption sur une base qui ne serait pas spécifiée par la loi sur les faillites.
En l’espèce, le recourant (M. Law) avait requis sa faillite sur la base du Chapitre 7. Il a évalué sa maison en Californie à un certain montant, et a invoqué une exemption de 75'000 dollars, en vue de soustraire ce montant de la masse en faillite, se fondant sur une exemption prévue par le droit californien, lequel prévoit d’exempter de la masse un montant à calculer sur la valeur du domicile.
Dans la présente affaire, la Cour Suprême fédérale juge que la cour fédérale des faillites a dépassé les limites de son autorité en attribuant le montant précité de 75'000 dollars au trustee de la masse en faillite, au titre de frais d’avocats encourus pour le travail de l’avocat au service de dite masse en faillite. En effet, la somme de 75'000 dollars est protégée par l’exemption prévue par le droit californien et n’est pas comptée dans la masse en faillite. La loi fédérale sur les faillites prévoit la légalité de cette exemption. Certes le trustee de la faillite aurait pu s’opposer à l’exemption devant les autorités de Californie quand le débiteur l’a invoquée, mais il ne l’a pas fait. Dès lors, le droit à l’exemption est devenu définitif et exécutoire selon le droit californien. Il est à noter que dans cette affaire, les frais d’avocats étaient particulièrement élevés en raison de litiges entre Law et le trustee. De la sorte, la Cour indique être consciente que le résultat ne satisfait pas à l’équité, mais rappelle que dans les cas où un débiteur ne se conduit pas correctement, divers moyens de droit restent à disposition, tels par exemple le refus de la décharge des dettes, les sanctions pour des procédures menées de mauvaise foi, ou d’éventuelles poursuites de nature pénale au sens de 18 U.S.C. §152.